S’il est vrai que les cadres et les dirigeants sont généralement moins touchés par le chômage que les autres salariés, ils peuvent eux aussi se retrouver temporairement sans emploi. Dans ce cas, les démarches qu’ils doivent entreprendre pour bénéficier des allocations de chômage sont similaires à celles des autres travailleurs. Cependant, l’expérience du chômage pour les cadres et les dirigeants peut être très différente de celle des autres salariés. Le point sur la question.
Le chômage pour les cadres : ce qu’il faut savoir
Le chômage des cadres est relativement faible, avec un taux de 4,1 % en 2021, selon une étude réalisée par Pôle emploi et l’Apec. Cependant, le taux de chômage bondit à 6,8 % pour les plus de 55 ans.
Heureusement, les cadres ont droit aux mêmes indemnités de chômage que tous les autres salariés. Cependant, en fonction de leur salaire, les cadres peuvent faire l’objet d’une réduction de leurs allocations de chômage. Cette réduction est connue sous le nom de « dégressivité », et c’est un moyen pour le gouvernement d’encourager les cadres à trouver un nouvel emploi dès que possible.
En plus des allocations chômage, il existe également des structures d’accompagnement spécifiques qui proposent une aide aux cadres pendant leur recherche d’emploi. Ces structures offrent aux cadres un encadrement personnalisé et des conseils pour les aider à identifier les opportunités d’emploi, à préparer les candidatures et à réussir les entretiens d’embauche.
Le chômage pour les cadres : les indemnités
L’allocation de retour à l’emploi
La base de calcul de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) est la même pour les cadres que pour les autres salariés. Le montant de l’allocation chômage est basé sur le salaire journalier de référence. Depuis la mise en place de la réforme du chômage en octobre 2021, il est calculé en fonction du revenu moyen de référence, qui correspond à la moyenne des revenus des 24 derniers mois (36 mois pour les personnes âgées de 53 ans et plus), incluant les périodes d’activité et d’inactivité.
Le salaire journalier de référence (SJR) prend en compte le salaire total de référence, qui est ensuite divisé par le nombre de jours d’indemnisation prévus. Le montant de l’allocation est égal au montant le plus élevé entre 40,4 % du SJR majoré de 12,95 € et 57 % du SJR. Il est au minimum de 31,59 € mais ne peut excéder 75 % du SJR.
Le chômage dégressif
En 2019, le gouvernement français a adopté une réforme du système d’assurance chômage, qui prévoyait notamment la mise en place d’une allocation dégressive pour les personnes ayant des revenus plus élevés. Cela signifie que les personnes qui percevaient des salaires plus élevés avant de se retrouver au chômage recevront une allocation réduite au bout d’un certain temps.
Depuis décembre 2021, cette dégressivité s’applique désormais à partir du septième mois de chômage, ce qui signifie qu’au-delà, l’allocation diminuera de 30 %. Cependant, elle ne peut pas descendre en dessous du seuil de 91,02 euros par jour (environ 2 730 euros par mois pour une période de trente jours).
Le chômage pour les cadres : fonctionnement
L’assurance chômage fonctionne de la même façon pour les cadres et les autres salariés. Lorsqu’un cadre est involontairement privé d’emploi, à la fin d’un CDD ou d’un intérim ou après une rupture conventionnelle par exemple, s’il a suffisamment cotisé à la caisse d’assurance chômage (six mois au cours des 24 derniers mois ou 36 mois pour les plus de 53 ans), il a le droit de s’inscrire à Pôle Emploi.
Après un délai de carence (sept jours + différé d’indemnisation pour ceux qui ont perçu une indemnité compensatrice de congés payés), le bénéficiaire perçoit chaque mois l’allocation d’aide au retour à l’emploi. La durée de l’allocation chômage varie en fonction de la durée de cotisation de l’assuré au cours des 24 (ou 36) derniers mois. Elle est égale à la somme du nombre de jours calendaires d’activité et du nombre de jours d’inactivité, pris en compte dans la limite de 75 % des jours d’activité. Lorsqu’il répond aux critères d’admissibilité, un travailleur qui a été employé sans interruption pendant les deux années précédentes a droit à une durée théorique de 730 jours d’allocations de chômage.
En plus de percevoir des allocations de chômage, une personne sans emploi est tenue de se rendre à des rendez-vous avec Pôle Emploi, l’agence publique pour l’emploi française. Au cours de ces rendez-vous, l’agence peut proposer diverses actions et programmes de formation pour aider le chômeur à trouver un emploi. De plus, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) offre un soutien et un accompagnement gratuits aux cadres au chômage qui sont à la recherche d’un emploi.