Vous venez de décrocher le poste de vos rêves et vous êtes extrêmement ravi à l’idée de relever ce nouveau défi. Cependant, une ombre vient ternir cette joie : vous êtes encore sous contrat avec votre employeur actuel et votre préavis de départ est de trois mois. Cette situation peut sembler décourageante, mais ne vous en faites pas, il existe des solutions pour vous permettre de partir plus tôt. Découvrez nos conseils sur comment raccourcir vos préavis de façon légale.
Que dit la loi sur les préavis ?
Votre décision de démissionner ne vous exempte pas de certaines obligations. Conformément à l’article L1237-1 du Code du travail, vous et votre employeur devez respecter un préavis de départ, généralement d’une durée de 3 mois pour un cadre en contrat à durée indéterminée. Ce préavis permet à l’entreprise de s’organiser et de trouver un remplaçant de manière ordonnée, évitant ainsi des perturbations dans son fonctionnement.
De plus, pendant la durée du préavis, vous êtes tenu de continuer à travailler et à remplir vos missions comme à l’accoutumée. Vous ne pouvez pas simplement cesser toute activité et partir précipitamment. Cela serait considéré comme une faute grave pouvant entraîner des sanctions de la part de votre employeur, comme le non-paiement de votre salaire pour la période du préavis ou même des dommages et intérêts.
Comment négocier le raccourcissement ou l’annulation de son préavis ?
Faire une demande auprès de votre employeur
Premièrement, avant d’envoyer votre lettre de démission, parlez à votre patron le plus rapidement possible pour lui expliquer la situation. Cela lui permettra d’être mieux préparé à votre demande. Si votre employeur accepte de réduire ou de supprimer votre préavis (il n’est pas obligé d’accepter), assurez-vous d’obtenir un accord écrit, ce qui sera la meilleure garantie en cas de litige ultérieur.
Vous cesserez alors de travailler à la date que vous avez demandée. En contrepartie, votre employeur ne sera pas tenu de vous payer pour la période de préavis non travaillée, et vous ne recevrez pas l’indemnité compensatrice de préavis.
Utiliser les heures cumulées de recherche d’emploi et les RTT restantes
Certaines conventions collectives accordent des dispositions spéciales aux salariés démissionnaires afin de faciliter leur transition vers un nouvel emploi. En effet, il est courant que ces conventions octroient 2 heures par jour aux salariés pendant leur préavis, leur permettant de rechercher activement un nouvel emploi. Si vous bénéficiez de ce dispositif, vous pouvez négocier avec votre employeur la déduction de ces heures de votre préavis, à condition de ne pas les utiliser. Cumulées sur la durée totale du préavis, qui est généralement de 3 mois, ces heures représentent près de 3 semaines de temps disponible pour vos démarches de recherche d’emploi.
En plus de ces heures dédiées, vos droits à repos compensateur (RTT) peuvent également être pris en compte pour réduire la durée de votre préavis, offrant ainsi une plus grande flexibilité. Cependant, il est important de noter que les congés payés ne peuvent pas être utilisés de cette manière.
Trouver un remplaçant
Afin d’accélérer le processus de recrutement, Daniel Combe, responsable des prestations conseil CV de la société SYNTHESUM, suggère vivement à l’employeur de s’impliquer activement dans la recherche et l’intégration du nouveau collaborateur. Selon lui, cette approche collaborative permet de gagner un temps précieux et de dénicher le profil idéal plus rapidement.
Daniel Combe en a lui-même fait l’expérience il y a quelques années, lorsqu’il a été recruté pour remplacer un ingénieur d’affaires souhaitant réduire son préavis de trois à un mois seulement. Par l’intermédiaire d’un ami commun, il a adressé son CV directement au collaborateur sur le départ, qu’il a ensuite rencontré en entretien avec l’employeur. Grâce à cette implication étroite de toutes les parties prenantes, le processus a pu être bouclé en moins de 3 semaines, un délai record.
S’arranger avec votre futur et actuel employeur
L’objectif est donc de trouver une solution qui arrange à la fois votre employeur actuel et votre futur employeur. Une option intéressante serait de proposer un arrangement de travail à temps partiel pendant la période de préavis. Vous pourriez ainsi continuer à travailler pour votre employeur actuel, mais à un rythme réduit, ce qui lui permettrait de réduire les coûts liés à votre départ. Dans le même temps, votre futur employeur appréciera le fait que vous fassiez des efforts pour assurer une transition en douceur et honorer vos engagements.
Ce type d’arrangement « gagnant-gagnant » peut s’avérer bénéfique pour toutes les parties impliquées. Votre ancien employeur aura l’assurance de votre engagement jusqu’à votre départ, et pourra compter sur votre collaboration pour former votre successeur. Votre nouveau employeur, quant à lui, saura que vous êtes une personne fiable et responsable, prête à s’investir pleinement dans son nouveau rôle.